Qu’est-ce que l’accord de Paris sur le climat ?

Qu’est-ce que l’accord de Paris sur le climat ?

7 août 2019 0 Par admin

On en entend tous parler depuis quelques années, il est un argument politique de force mais il n’est pas toujours simple de comprendre de quoi il s’agit. Cet accord environnemental a été signé à l’issue de la COP21, organisée à Paris, le 12 décembre 2015, d’où sa désignation d’accord de Paris sur le climat.

Il s’agit du premier accord universel qui englobe le plus grand nombre de pays du monde. Cet accord a abouti aux termes des négociations qui ont eu lieu entre 195 pays, lors de la COP21 (la Conférence de Paris sur le climat), organisée par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La Conférence de Paris était déjà la 21e organisée par la CCNUCC, d’où le nom COP21. Pour résumer en un seul concept l’ensemble des décisions prises et votées durant cette conférence, on peut dire que l’accord consiste à limiter le réchauffement climatique entre 1,5 et 2°C maximum, d’ici 2100. Un ensemble de mesures ont été signées pour garantir la réussite de cet objectif, à travers différentes applications concrètes.

Cet engagement ambitieux est une vraie réussite, étant donné que même les pays les plus difficiles en négociation sur les matières climatiques s’y sont engagés, comme la Chine ou les États-Unis. Avant la COP21, tel qu’il avait été décidé durant les COP19 et 20, les pays participants devaient soumettre leur plan d’action climatique, une sorte d’engagement à long-terme pour le climat. La quasi-totalité des pays ont respecté cette demande, que ce soit les États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre ou des très petits pays comme le Liechtenstein. Par exemple, le Liechtenstein se fixait comme objectif de diminuer ses émissions de 40% d’ici 2030.

Quels sont les objectifs fixés par les différents pays ?

Il serait trop long de lister l’ensemble objectifs de chaque pays. Néanmoins, à titre d’exemple, les États-Unis s’engageaient à réduire leurs rejets de gaz à effet de serre de 26 à 28% d’ici 2025. La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre mondial, son émission représentant 28% des émissions mondiales (les États-Unis 14%, l’Europe 10%), promettait d’atteindre trois objectifs. Le premier est d’arriver au pic maximal de pollution en 2030 au plus tard. Le deuxième concerne la diminution d’émission de CO2 et le troisième objectif est de réduire l’utilisation de combustibles fossiles en faveur d’énergies renouvelables, afin que celles-ci représentent 20% des combustibles utilisés d’ici 2030. L’accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015, a été ouvert à la signature le 22 avril 2016, Jour de la Terre, à New York. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016.

Les principaux axes de l’accord de Paris

Cinq axes principaux ont été fixés dans l’accord. Ils sont réalisables, uniquement si chaque parti s’engage à faire des efforts tout au long du siècle à venir. Il est prévu qu’un bilan mondial soit organisé tous les cinq ans afin de constater les progrès collectifs accomplis et de revoir certains engagements, le cas échéant.

  • Article 2. Les objectifs de températures à long terme. Comme nous l’avons dit, le premier objectif est celui de maintenir une augmentation climatique moyenne de maximum 1,5 à 2°C supplémentaire sur tout le globe, d’ici 2100.
  • Article 4. Le plafonnement des émissions de gaz. Pour atteindre le premier objectif de limitation de l’augmentation de la température, il est nécessaire que tous les pays du monde s’engagent à réduire le plus vite possible leur émission de gaz à effet de serre. Les différents pays signataires sont répartis dans la catégorie des pays développés ou des pays en développement. Leurs objectifs sont différents en fonction de leur catégorie.
  • Article 6. La coopération volontaire. L’accord prévoit que les différents pays devront parfois coopérer à un niveau international s’ils veulent obtenir des résultats réalistes et satisfaisants.
  • Article 7. L’adaptation. Ces grands changements vont engendrer de nombreuses adaptations, des vulnérabilités qu’il faudra au mieux anticiper.
  • Article 8. Les pertes et préjudices. Les pays s’engagent à remédier au mieux et de façon adéquate aux différentes pertes ou préjudices liés à des conséquences dramatiques du changement climatique. Cela consiste également à prévenir les pertes et préjudices éventuels futurs.
  • Articles 9 à 11. Le financement et le renforcement des capacités. Ces articles définissent la façon dont les pays doivent financer les différentes mesures, en précisant notamment le rôle important des pays développés par rapport aux pays en développement.
  • Articles 12 à 14. Communication et bilan. Ces articles rappellent combien la communication au public, la sensibilisation, la formation, l’éducation sur le sujet sont importants. La transparence est également essentielle et en ce sens, un bilan mondial est prévu à partir de 2023, puis ensuite, tous les cinq ans.

Critiques et retraits

Le 1e juin 2017, un an et demi après la signature de l’accord de Paris sur le climat, Donald Trump annonçait son retrait. Étant le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre, cette décision fut un coup dur pour l’accord. Le deuxième coup dur est qu’en 2018, un bilan a révélé qu’un an après son retrait de l’accord, les effets négatifs n’étaient pas significatifs. Différentes associations dénoncent également la souplesse de cet accord, dont les objectifs sont peu contraignants.

À contrario, l’accord de Paris a servi de réel déclencheur à des acteurs locaux qui ont décidé d’emboiter le pas et de rendre leur politique plus verte. Paris, Amsterdam, Madrid, Londres, New York, Deli et des dizaines d’autres villes ont, elles aussi, fixé des objectifs à leur échelle, afin d’aider leur pays respectif à atteindre leurs objectifs nationaux.